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POLLINIS - ARNAQUE - PARLONS-EN !

lundi 5 janvier 2015

Pollinis - l’histoire d’une arnaque - Les arguments - L’enquête, les courriers des lecteurs...
















L’EMPIRE POLLINIS CONTRE ATTAQUE

POLLINIS ne lâche rien ! Nous non plus !!!

Il n’est pas un mois où Pollinis n’envoi de courrier demandant de signer SA pétition et surtout... bien visible sur fond rouge... de faire un don !!!

Nous, nous ne vous demandons rien ! Juste de nous lire et surtout de faire passer le message : http://c3vmaisoncitoyenne.com/spip.php ?article108&var_mode=calcul

Merci à vous.

D’autres pétitions existent, plus sure, venant d’associations connus, n’hésitez pas !

Vous voulez agir pour les abeilles, une BONNE pétition est en cours ICI !

Pourquoi je ne signerai pas la pétition Pollinis

Mars 2015
C’est amusant, je viens juste de faire un article intitulé POLLINIS, LA GROSSE MAGOUILLE

Je vous le poste ici :

POLLINIS, LA GROSSE MAGOUILLE

Ben oui, cela fait plus d’un an que je reçois des mails où l’on me demande de signer des pétitions pour interdire les néonicotinoïdes (je vous dis pas rien que le nom, c’est mortel) auprès des gouvernements. Pour le moment, ils demandent des dons pour les aider à convaincre les députés européens du danger de ces produits et de la conséquence de la disparition des abeilles.

Mais ils me prennent pour un con ou quoi ? (bon d’accord je suis le con mais c’est pas pour cela que je suis con). Donc si j’ai compris à leur premier message, vous allez pas me dire que les députés Européens sont plus cons que moi.
Alors, en fait, ils n’ont plus personne à convaincre... Tout le monde a compris. S’ils continuent, ce doit être juste pour se faire du fric.

http://actions.pollinis.org/actions/stop-neonics-fr/

PS : FB m’informe que la pièce jointe ne sera peut-être pas visible en raison de ses paramètres de confidentialité. Encore une preuve que Pollinis c’est de la magouille pure et simple : ils veulent disent-ils informer la population et ils bloquent la diffusion de leur page ???
Publié le 11 novembre 2012 par Mathieu.a

Depuis quelques temps, je reçois environ une fois par semaine via des amis plus ou moins proches, une invitation à signer une gentille pétition qui va, c’est certain, sauver les abeilles et du même coup rétablir la biodiversité, et s’il y a vraiment beaucoup de signatures, ressusciter votre petit chat écrasé par la voiture du voisin, ce con qui se balade en 4×4.

Mais malgré toutes ces bonnes intentions de Pollinis, je ne signerais pas leur paperasse.
[EDIT : cet article date de novembre 2012. Depuis, quelques éléments ont évolués, je les développe dans cet article : Pollinis, épisode 2.]..]

Premièrement parce qu’une pétition sans une action syndicale ou militante de terrain n’est que du vent, et ici en l’occurrence une belle page de publicité à peu de frais pour l’association « à but non lucratif » Pollinis.

A but non lucratif, ce sont eux qui le disent. Cette association vient d’être créée en mai 2012, en pleine explosion de la mode d’avoir une ruche « écologique » chez soi, surfant à plein sur l’image à haute valeur ajoutée de l’abeille (Voir ici la mode de la ruche en ville).

Voyons donc les tarifs de cette association dont le seul intérêt est la sauvegarde de l’abeille :

Une ruche neuve : 225€. Vous en trouverez pour une centaine d’euros TTC chez Route d’Or, en bois français et non traité.
Un essaim d’abeille noire : 155€. Vous verrez plus bas qu’en fait il s’agit d’un paquet d’abeille et non d’un essaim, puisque la reine est payante en plus. Si vous voulez un paquet d’abeilles noires, je vous en trouve de la locale à moins de 75€.
Une reine noire en ponte sélectionnée marquée : 30€. Les meilleurs éleveurs de France sont tous en dessous de ce prix, 23€ généralement, pouvant passer sous les 17€ en commandant un certain nombre de reines fécondées.
Un nourrissement de démarrage : 55€. Pour le coup cela fait du 11€ le kilo de miel, ce sont les prix du commerce, mais on imagine que le miel ne leur coûte pas ce prix, puisque les colonies en activité produisent du miel… Un prix de gros autour des 5 à 6€ le kilo paraîtrait plus honnête.
Trois analyses par an : 75€. Trois analyses par an ? Pour quoi faire ? Faire marcher le commerce d’un copain qui a un laboratoire ?

Cela nous met la ruche parrainée à 540€. Comme ça commence à faire très cher, vous pouvez parrainer des demi ruches, des quarts de ruches…etc…

En gros, vous donnez de l’argent, et vous aurez en échange le plaisir de sauver la planète. Oui, ça fait un peu cher la bonne conscience, je vous l’accorde, mais que voulez vous, tous se paye de nos jours.

Votre argent servira à faire vivre des « conservatoires d’abeilles ». C’est joli comme nom, ça sonne rudement bien. Mais c’est quoi un conservatoire d’abeilles ? Il en existe déjà quelques uns, à Ouessant par exemple, ou l’on profite de l’île pour avoir des ruchers exclusivement en abeilles noires, ou les fécondations seront donc uniquement entre abeilles noires, donc on garde réellement une « race pure », ou « lignée pure ».

Au delà de savoir dans quelle mesure il est bon ou mauvais de garder des « lignées pures », des ruchers sur le continent ne peuvent absolument pas être considérés comme des « conservatoires »… Ce sont des ruchers, point à la ligne. Les mêmes que ceux des apiculteurs à qui vous pouvez donner également 540€ pour les faire vivre, sauf qu’en échange, vous aurez au choix :

54 kilos de miel environ
50 kilos de pain d’épice environ
5 essaims environ
…etc…

Vous l’aurez compris, faire vivre l’abeille, ça peut tout simplement passer par faire vivre les apiculteurs locaux, ce qui vous coûtera un peu plus cher que d’acheter du miel chinois, mais beaucoup moins cher que de filer un chèque à Pollinis.

Mais revenons sur leur tarifs. Un simple calcul permet de connaître la marge qui sera faîte sur votre parrainage : 540€ – 253€ (voir liste des coûts réels estimés plus haut) = 287€. Voilà grosso modo ce qui ira dans la poche de Pollinis sur votre chèque, directement en cash, le reste : votre ruche, ira au capital de l’association. Belle opération.

Mais ce n’est pas tout. Avec cette ruche neuve, une reine de l’année sélectionnée et un nourrissement stimulatif, n’importe quel apiculteur amateur peut facilement produire au bas mot un essaim et 15 kilos de miel. Un essaim à 100€ environ, plus 150€ de miel… Et voilà donc au minimum 250€ de plus de gagnés par an par Pollinis, avec un investissement de zéro, puisque c’est vous qui avez investit à leur place. Décidément vous êtes sympa.
Mais alors si c’est pas pour sauver le monde, a quoi ça sert Pollinis ?

Ce petit bilan, ressemblant d’assez près à une arnaque, amène une question : qui est derrière cette association Pollinis ? Et là, bon courage à celui qui veut trouver cette information. Sur la page « Qui sommes nous ? » de leur site, aucun nom, aucune référence à un apiculteur professionnel ou amateur, un président d’association, ou autre… Une adresse apparait sur la page « contact », la page « credits » renvoi vers une boite de création de site internet de Marseille, aucun nom dans les mentions légales… Bref, impossible de savoir qui est derrière la démarche. Grâce à l’outil WHO IS, on sait que la personne à qui appartient le domaine « pollinis.org » est Frédéric Beghi.

Pas moins d’une quarantaine de domaines lui appartiennent, sans compter la bonne quinzaine abandonnés depuis (source : reversewhois), un pro de la communication sur le web ! Avec par exemple le site « Santé Nature Innovation », un site prônant la guérison du cancer avec de l’homéopathie, ou encore affirmant que « l’hôpital tue plus que l’Afghanistan »… A but non lucratif sans doute encore une fois, juste pour vendre une revue de « santé naturelle » et récolter une bonne série d’email via leur newsletter, ce qui à la revente peut payer pas mal…

Il a liquidé à priori l’entreprise Odience de communication et graphisme (source : Lejournaldessocietes) et il est aussi à la tête de Topdata (www.topdata.fr/), spécialisée dans la collecte et la commercialisation de données, mais aussi la mise en place de systèmes de dons informatisés pour les associations… Ce qui laisse penser que Pollinis n’est pas seulement un loueur de ruche au prix exhorbitant, mais également une vitrine magnifique pour l’entreprise de Mr Beghi.

EDIT 16/12/12 : Suite à un commentaire de Mr Laarman (voir plus bas), délégué général de Pollinis, précision : Mr Beghi et l’entreprise Topdata seraient en fait prestataires pour Pollinis. Mr Beghi n’est donc pas un membre de l’association, mais il est mandaté pour créer le site.

On trouve également en signature à la fin de certains spams email d’information de Pollinis, le nom de Nicolas Laarman, qui est plutôt absent du web, mais qui semble travailler dans le domaine du marketing, de la publicité et de l’art plastique. Assez peu d’information sur ce second personnage.
Pas question de signer ce truc !

Bref, je ne signerais pas leur pétition, et je vous invite à ne pas le faire. On voit sur les forums apicoles de nombreuses réactions assez diverses, certains criant à l’arnaque, d’autres plutôt « pragmatiques », du genre « bof, ça mange pas de pain, j’ai signé ».

Mais au contraire, je pense que ce type de démarche est très nuisible à notre activité, et pour deux raisons principales. La première, c’est que cela dé-crédibilise la profession. Ces gens sont le meilleur moyen de faire passer les apiculteurs pour des arnaqueurs de première. En plus, ils participent à l’exploitation de la « mode » des abeilles, qui est un phénomène pratique pour les agriculteurs en mal d’argumentation devant l’évidence que leur pratique est nuisible : « bof, parle, de toutes façon le bio c’est une mode, dans 2 ans on en parlera plus ».

La seconde raison, bien plus importante, est que cette pétition qui ne produira que du vent prend toute la place médiatique. Les vrais démarches long terme, des militants de longue haleine, du type de la Confédération Paysanne, de l’UNAF, de Greenpeace, de la FNE et j’en passe, sont relégués au second plan alors que leur efficacité est bien plus grande que les actions supposées de Pollinis.

Enfin, au niveau strictement apicole, je serais curieux de connaitre les pratiques de Pollinis. Leurs abeilles sont elles importées ? D’ou vient le miel de nourrissement ? Quels traitements utilisent ils ? Rien là dessus, évidemment, sur leur site. On imagine que leur amour de l’abeille naturelle pourrait les pousser à être en label Bio, Nature et Progrès, voir même Demeter, or, aucune allusion à quelque label que ce soit sur leur site.

En conclusion, méfiez vous des bonnes intentions, et réfléchissez sur le long terme si vous souhaiter faire quelques chose pour les abeilles. Ce n’est pas d’argent dont ont besoin les pollinisateurs, mais que l’on investisse du temps dans l’organisation de manifestations, de sensibilisation, d’actions concrètes qui changeront durablement la donne. Et si quelqu’un peut sauver l’abeille, ce sera certainement l’apiculteur qui habite à côté de chez vous plus que des bobos urbains qui vous demandent un chèque.

(Pour avoir plus d’informations sur les pesticides néonicotinoïdes, c’est ici !)

EDIT (26/03/2014) : Depuis la parution de cet article, Pollinis a abandonné cette campagne de parrainages et a remboursé les parrains. Plus d’information sur la suite de l’histoire ici : POLLINIS, ÉPISODE 2…]
- See more at : http://www.mathieua.fr/blog/2012/11/11/pourquoi-je-ne-signerais-pas-la-petition-pollinis/#sthash.NzEDml5W.dpuf

Pollinis, épisode 2…

Publié le 21 mars 2014 par Mathieu.a

Il y a quelques mois, j’écrivais un article mettant en doute les intentions de l’association Pollinis (voir ici). Je ne pensais pas avoir un tel écho et être autant relayé sur la toile, mais l’article a beaucoup circulé.

Aujourd’hui, Pollinis abandonne sa campagne de parrainage de ruches, et la création de « conservatoires d’abeilles noires », qui n’étaient en fait que de simples ruchers. Bien entendu, la faute en revient selon Pollinis aux « syndicats d’apiculteurs professionnels » qui se seraient « violemment opposés à (leur) mouvement ».

Mais derrière ces raisons officielles, il y a peut-être d’autres raisons, moins avouables, pour stopper leur campagne…

Pollinis, c’est quoi ?

Petit retour sur l’article précédent. J’émettais des doutes sur les intentions de Pollinis, pour plusieurs raisons, qui poussaient à penser que cette association n’était en fait qu’un moyen de récolter des e-mails afin de les revendre (à 50 centimes l’e-mail, les 800 000 signataires font une belle somme d’argent), et je démontrais que leur système de parrainage de ruches était clairement hors de prix. Les raisons de ces soupçons sont multiples :

Proximité de Nicolas Laarman, DG de Pollinis, avec des organisations ayant ces pratiques : (SOS éducation, Institut pour la Protection de la Santé Naturelle, contribuables associés…etc…)
Le créateur et administrateur du site, Frederic Beghi, et également gérant de Topdata, société spécialisée en gestion de fichiers et de gestion des dons (fundraising)
Le conseil d’administration de l’association est fermé. Les trois membres n’accueillent un nouveau membre que par cooptation. Impossible donc de savoir quoi que ce soit sur l’association, ou d’y participer
Impossibilité d’adhérer à l’association, même en faisant un don ou en participant au parrainage des ruches (est-ce légal ?)
Aucune transparence sur le nombre de parrainages existants, sur les signataires de la pétition
Aucune publication de compte rendu d’assemblée générale, ni de comptabilité de l’association (est-ce légal ?)
Utilisation de l’expression « conservatoire », pour de simples ruchers
Création d’un doublon d’une pétition déjà existante (l’UNAF l’avait fait depuis déjà quelques temps)
Création du parrainage de ruche alors que l’UNAF le pratiquait déjà dans le même objectif
Aucun soutient d’associations ou de syndicats agricoles, apicoles, ou de protection de la nature

J’ai tenté de contacter Mr Laarman, qui m’accusait sur divers sites de le calomnier. Voici le mail que je lui ait fait parvenir :

Bonjour Mr Laarman,
Tout d’abord merci d’avoir prit la peine de donner votre avis sur mon article.
Sachez que quelles que soient vos bonnes intentions, vous trouverez toujours des gens en désaccord avec vous. C’est pour cette raison qu’il vaut mieux prendre les devants et consulter les gens concernés avant de se lancer, il me semble…
Je trouve très étonnante la démarche consistant à créer un réseau pour « sauver l’abeille », sans proposer à la filière apicole de donner son avis.
Mais bref, ce n’est pas ce qui m’amène.
Tout d’abord, dans un soucis de clarté, je vais modifier mon article afin de préciser le lien entre vous et Topdata.
Sur le fond, vous en dîtes peu sur votre fonctionnement. De nombreuses arnaques existants dans ce domaine, ne soyez pas surpris d’y être assimilés avec un système de payement de ruches ! Je ne fais dans cet article que relayer une impression et des avis qui sont ultra présentes dans le monde apicole en général…
Les abeilles ne se prennent pas à la légère, et on voit des personnes pleines de bonnes intentions (souvent en apiculteurs amateurs, mais aussi certains pros) qui participent en fait plus à la destruction des abeilles qu’à leur sauvetage… Car des colonies mal gérées, issues de lignées non adaptées, ou autres, vont détruire le cheptel déjà présent.
D’ou mes questions :
-Comment sont gérées vos colonies ?
-D’ou viennent vos reines ?
-Quelle race d’abeille utilisez vous ?
-Quelles préconisations sanitaires utilisez vous ?
-Quels traitements utilisez vous ?
-Que faîtes vous du miel récolté ?
-Pourquoi pas de labelisation de vos essaims ?
Je vous remercie si vous avez le temps d’y répondre.

Cet e-mail date du 16 décembre 2012, et je l’ai publié également sur le forum apicole Apiservices (voir ici), en réponse à Mr Laarman… Depuis, aucune réponse.

Tous ces faits ne rassurent pas sur les bonnes intentions affichées du réseau Pollinis. Mais à la suite de l’article, j’ai eut d’autres informations plus inquiétantes encore.
Des ruchers fantômes ?

En 2013, des membres de l’U.A.O. (Union Apicole Ornaise), me contactent pour en savoir plus sur Pollinis, qui annonce sur son site internet un « conservatoire d’abeilles noires » dans le Perche. Mais d’après leurs recherches, ce conservatoire n’existe pas. Malgré tout, l’association Pollinis les contacte pour trouver un apiculteur bénévole susceptible de s’occuper de leurs ruches à l’avenir car un chef d’entreprise souhaite payer un parrainage (au prix du parrainage, faire travailler les gens gratuitement est une bonne affaire !). Ne sachant pas le fin mot de l’histoire, je joue la diplomatie et propose un rendez-vous avec Mr Laarman. Mais il n’a jamais donné suite, comme pour les e-mails.

Je ne suis pas le seul apiculteur à avoir tenté d’enquêter sur Pollinis. Et comme moi, d’autres se sont aperçut que certains ruchers étaient inexistants. Voici le témoignage d’un autre apiculteur, Jean-Claude :

J’ai réussi à savoir que 3 des 5 conservatoires décrits sur le site de Pollinis sont des propriétés des frères ou sœurs de N.Laarman ; j’attends que la propriétaire du château de Courtomer me rappelle. Elle est aux Etats Unis. D’après la gérante, il n’y a pas la moindre ruche sur la propriété du château. Si tu regardes le conservatoire situé au « Colombet », tu peux voir que les ruches appartiennent à O.Boulanger. Parfait, si ce n’est que O.Boulanger est mort depuis au moins 10 ans. Qui est son fils ? Le mari de D.Laarman.

Bref, impossible de savoir ou va cet argent, si ce n’est pour mettre des ruches chez les Laarman. Bien entendu, nous autres ne sommes pas journalistes, et n’avons pas le temps d’enquêter pour apporter des preuves plus fiables sur le sujet.

Mais heureusement, certains journalistes font leur travail.
La presse s’en mêle

Un apiculteur Pollinis ? Non, une image issue d’une banque d’image du web, utilisée sur leur site...

Ces histoires de manipulation des bonnes intentions à des fins pas très avouables ne sont pas neuves. Nombreux sont ceux qui s’y essayent et parfois réussissent. A la suite de mon article, plusieurs journalistes de sites réputés m’ont contactés, car ils enquêtent sur ce type d’arnaques à grande échelle. Au passage, j’avais accepté une « confrontation » avec Mr Laarman, qui se décidera peut-être finalement à me rencontrer.

Et il y a fort à parier que ce soit cela : les journalistes, qui ait décidé Mr Laarman et Pollinis à abandonner leur parrainage de ruches, et à rembourser les dons déjà faits. Parce que s’il s’avère que Pollinis n’est pas clair sur le sujet, un article documenté pourrait non seulement faire du tort à Mr Laarman, mais également à un grand nombre d’organisations du même genre, et ils n’en ont pas vraiment envie.

Peut-être que je me trompe, et que Mr Laarman est sincère. Regardons de plus prêt son argumentaire pour s’en faire une idée.
Le complot des apiculteurs

Sur son site internet, Mr Laarman annonce donc depuis quelques semaines la fin du parrainage de ruches, et surtout le remboursement des parrainages déjà effectués (Bizarrement cette page a désormais été retirée de leur site…). Il y explique les raisons de cet abandon. Et à le lire, il semblerait qu’un véritable complot d’apiculteurs l’ait empêché de sauver les abeilles, pour d’obscures raisons financières et idéologiques…

Après une introduction sur les actions de l’association, il en vient au sujet qui nous concerne : « Pollinis se heurte depuis des mois à des attaques totalement inattendues qui nous empêchent d’avancer »…

Allant jusqu’à affirmer : « Une campagne de diffamation extrêmement agressive et calomnieuse a été lancée sur Internet ». Ces « attaques », quelles sont-elles ? Un article que j’ai rédigé, il y a plusieurs mois, sur ce blog qui comptabilise entre 30 et 150 visites par jour ? Pour vous donner une idée de l’impact ridicule qu’a pu avoir mon article, un site comme Le Monde comptabilise environ 40 000 000 de visites par mois ! Quelques blogs ont relayés ces informations, mais je doute qu’ils aient beaucoup plus d’audience… Nous sommes donc loin d’une « campagne de diffamation » des « apiculteurs » comme l’affirme Mr Laarman.

Mr Laarman se plaint également des attaques de la part de « quelques syndicats d’apiculteurs professionnels (qui) se sont violemment opposés à notre mouvement, et à tous les projets que nous essayons de monter au niveau local – allant même jusqu’à joindre par téléphone les bénévoles ou les mécènes qui nous soutiennent, pour calomnier Pollinis, les effrayer et les dissuader de travailler avec nous. »

Ces « quelques syndicats » sont en fait l’UNAF, qui a produit un communiqué appelant à se méfier de ce type de démarches (voir ici), et dans lequel le nom de Pollinis n’apparait jamais, ni celui de ses responsables… Ensuite, ce n’est que le bouche à oreille d’une profession qui est habituée à un effet de mode attirant les arnaqueurs de tous poils, et qui se méfient de ce genre de démarcheurs. Nous sommes loin, là encore, d’une quelconque calomnie, comme l’affirme sans rire Mr Laarman.

Mais ce qui me déplait le plus dans la position de Pollinis, c’est ce qui suit :

Ils craignent (les apiculteurs professionnels) avec les ruchers conservatoires une concurrence déloyale. Ils y voient une critique implicite d’une certaine forme d’industrialisation de l’apiculture, poussée par quelques grosses entreprises de la filière apicole. Enfin, ils n’acceptent pas que de simples citoyens, ou de petits apiculteurs amateurs et passionnés, interviennent dans le monde des abeilles.

Mr Laarman affirme donc que les syndicats voulant sa fin sont des apiculteurs professionnels, au détriment de l’apiculture amateur dont il se réclame. A titre informatif, l’UNAF compte beaucoup plus d’amateurs que de professionnels. Pour preuve, plus de 20 000 adhérents au syndicat, alors que le territoire compte moins de 3 000 apiculteurs professionnels (source France Agrimer)… Faîtes le calcul, il semblerait que Mr Laarman ne sache pas compter.

Il parle également de « concurrence déloyale ». Mais quelle concurrence ? Un apiculteur vend un essaim entre 90 et 150€, alors qu’un parrainage chez Pollinis coûtait 540€ ! Les apiculteurs n’avaient rien à craindre de cette concurrence. Ce n’est donc pas là qu’est le problème.

Et surtout, d’après Mr Laarman, les apiculteurs professionnels sont à la botte des industriels, et saccagent l’abeille avec leur méthodes intensives. Comme si être professionnel signifiait obligatoirement l’intensif. Lorsque Mr Laarman sera capable de fournir des essaims d’abeilles noires rustiques en quantité tous les ans, avec des souches travaillées et adaptée à leur biotope naturel comme le font certains apiculteurs professionnels, il pourra venir parler de sauvegarde de l’abeille noire. Lorsqu’il aura visité des exploitations, il pourra juger du caractère intensif ou non de l’apiculture française. Aujourd’hui, nous avons à faire à un amateur de la question, qui tape à l’aveuglette sur qui voudra bien prendre les coups, sans aucun discernement. Je suis le premier à dénoncer les problèmes causés par l’apiculture intensive (parcourez ce blog pour en être convaincus), et pourtant je suis également le premier à dénoncer les pratiques de Mr Laarman…
En conclusion…

Bref, il y a fort à parier que ce cher Mr Laarman ait sentit que sa petite affaire commençait à être regardé d’un peu trop près par les apiculteurs (amateurs et professionnels) et surtout les journalistes. Il faudrait être bien naïf pour croire qu’une profession comptant à peine 3 000 membres sur le territoire ait pu mettre à mal une entreprise comme la sienne, sans compter que certains apiculteurs voyaient d’un bon œil sa démarche, comme le prouvent certains commentaires sur mon premier article sur le sujet (voir ici).

Mais peut-être que le mieux placé pour en parler serait Mr Laarman lui-même ? Dommage qu’il reste injoignable encore aujourd’hui. En attendant, restez éloigné de ce genre d’associations, dont les bonnes intentions affichées cachent parfois des pratiques plus que louches.
- See more at : http://www.mathieua.fr/blog/2014/03/21/pollinis-episode-2/#sthash.Y8u4ax61.dpuf


Voir en ligne : Suite du blog C3V Pollinis - arnaque

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