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LE DANGEREUX PROJET DE RECHERCHE D’HYDROCARBURE DANS L’YONNE

jeudi 30 octobre 2014

Les journaux en parle {{}}

Le dangereux projet de recherche d’hydrocarbures dans l’Yonne

Une société pétrolière demande un permis de recherche d’hydrocarbures. Les associations et Eau de Paris se mobilisent pour dénoncer le danger environnemental.

Du 19 septembre au 11 octobre, les habitants de l’Yonne ont été sollicités par le ministère de l’Ecologie sur la recherche d’hydrocarbures sur leur territoire. Plusieurs organisations ont souligné le danger environnemental des forages et ont demandé à Ségolène Royal de refuser le permis de recherche.

La demande de permis formulée par la société Bluebach Ressources et dite « permis de Cézy », s’applique à un territoire d’environ 300 km2 dans le département de l’Yonne et touche 38 communes. La société en question a affirmé être intéressée par un hydrocarbure conventionnel présent sur ces territoires, le pétrole. C’est notamment ce qu’a déclaré Stéphane Touche, dirigeant de Bluebach Ressources, sur le site de l’Yonne.fr : « L’ensemble des données sismiques recueillies par les opérateurs il y a une vingtaine d’années sont tombées dans le domaine public », explique-t-il. D’après le gérant, ces données tendent à prouver que les sols icaunais contiennent du pétrole, ce qui est vrai. Dans le nord du département, à Bagneux, Geopetrol possède une petite concession qui produit 200 tonnes de pétrole par an, pour un gisement estimé à 67.000 tonnes. Auparavant, quand le prix du baril était au plus bas, ces petits gisements avaient été abandonnés par les grandes compagnies pétrolières. Ce fut le cas à Joigny, près de Cézy où le pétrole n’avait jamais été exploité.

Carte réalisée par lYonne.fr
Une recherche d’hydrocarbures mise en cause

L’Association de Défense de l’Environnement et de la Nature de l’Yonne (ADENY), l’association C3V et Attac ont émis de sérieux doutes sur le fait que la société se limite à une exploitation d’hydrocarbures conventionnels sur les périmètres convoités. La raison en est que la demande initiale, avant le vote de la loi d’interdiction du 13 juillet 2011 (qui a interdit la méthode de fracturation hydraulique et donc l’exploitation de gaz de schiste), portait sur la recherche de pétrole et gaz de schiste. Le dossier Bluebach ne mentionne effectivement qu’une recherche conventionnelle mais cette société est devenue propriété de la société norvégienne Moore en 2010. Or le site internet de la société est explicite : « Le bassin parisien et l’Alsace regorgent de gaz de schiste, mais pour l’instant la fracturation hydraulique y est interdite... » Pour les associations, “montrer patte blanche permettra à Bluebach d’obtenir un permis qui sera ensuite utilisé pour du pétrole non conventionnel, dès que la loi aura changé. ”

L’ADENY pilote aujourd’hui le « Collectif de l’Yonne contre le gaz et huile de schiste », qui a dénoncé une « consultation publique minimale, quasi confidentielle ». En effet, la consultation publique a été mise en ligne pendant moins d’un mois et de manière très discrète puisque les maires des 38 communes n’ont pas été informés. Le maire de Cézy, Serge Blouet, dénonce ainsi des méthodes « cavalières ».

Eau de Paris, l’opérateur public en charge de la production et de la distribution de l’eau dans la capitale, a aussi tiré la sonnette d’alarme. Cette recherche d’hydrocarbures provoquerait un risque majeur et incontrôlable de contamination des sources d’eau potable. Célia Blauel, présidente de Eau de Paris et Maire adjointe de Paris chargée de l’environnement, a affirmé qu’« une partie majeure du permis de Cézy s’étend sur les aires d’alimentation de captages des sources dont Eau de Paris assure la gestion » et que « la réalisation du projet de forage comme celui proposé par la société Bluebach Ressources (…) aurait des effets désastreux sur la qualité de la ressource en eau », poursuit-elle. Le périmètre de Cézy s’étend sur des aires d’alimentation de captage d’eau potable dont la roche est de nature karstique. Or l’aquifère karstique est plus ou moins fissuré et l’eau y circule rapidement, ce qui peut engendrer des problèmes de qualité des eaux si les forages touchent ces sites. Toutes ces informations étaient notamment absentes de la notice d’impact.

Les équipes de Eau de Paris ont également subi l’absence de publicité de la consultation publique puisqu’elles ont découvert son existence le 10 octobre, la veille de sa clôture. Au nom du principe de précaution, Célia Blauel a rédigé un courrier à la ministre de l’Ecologie en lui demandant explicitement d’abandonner le projet.
Nota Bene :

Photo : Derrick sur le site de production de Geopetrol à Sivry-Courtry (Seine & Marne) en 2008 (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP).


Voir en ligne : Politis.fr

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