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Manuela CARMENA et Ada COLAU - deux " indignées " maires de Madrid et Barcelone

mardi 16 juin 2015

« SI SE PUEDE ! »


Manuela CARMENA et Ada COLAU ont été élues maires de Madrid et de Barcelone samedi 13 juin. Deux femmes "Indignées" de deux générations pour un même engagement contre les inégalités – sociales et femmes/hommes.
D’autres plateformes citoyennes vont diriger des villes comme Saragosse, La Corogne ou Cadix. Salaire des élus, audit des dettes municipales, blocage des expulsions immobilières… Quelles sont les mesures dans les tuyaux ?

Après avoir inventé des années durant des contre-pouvoirs de toute sorte (ici ou là), le mouvement « indigné » qui a surgi en 2011 s’apprête à prendre le pouvoir, samedi, dans les deux plus grandes villes d’Espagne et une poignée d’autres grandes municipalités à travers le pays. C’est un séisme dans le paysage politique espagnol, presque inchangé depuis la fin de la transition post-franquiste, au début des années 1980.


L’ex-juge Manuela Carmena a obtenu la majorité absolue des 57 conseillers de Madrid : 29 élus ont voté pour elle lors d’une très solennelle séance. À la lecture de son nom, des « hourras » ont retenti dans la salle du Conseil où ses partisans ont scandé « Si se puede ! » (« C’est possible »), cri de ralliement des « indignés ». Pablo Iglesias, le chef du parti de gauche radicale Podemos, faisant partie de la liste « Ahora Madrid » avec les formations Equo (écologistes) et Izquierda unida (écolo-communiste), au côté de la plateforme citoyenne Ganemos Madrid, était aussi présent et a applaudi. L’ancienne juge dirige désormais une ville qui fut un bastion de la droite pendant 26 ans. Elle est arrivée deuxième derrière Esperanza Aguirre du Parti populaire mais le Parti socialiste a accepté de la soutenir au nom du « changement » dans la capitale espagnole, meurtrie par la crise et gangrenée par les affaires de corruption.

La ville de Madrid ravagée par le chômage Ex-militante communiste, membre d’un groupe de travail sur la détention arbitraire aux Nations unies, elle a été nommée magistrate en 1981 dans une Espagne encore machiste et a gravi les échelons jusqu’au Tribunal suprême. Manuela Carmena, qui aime se déplacer à vélo, veut lutter contre la corruption, aider les plus pauvres, ouvrir la mairie aux citoyens et va diviser par deux son salaire, de 100.000 à 45.000 euros par an.
- Ses premières décisions s’adresseront aux enfants pauvres, pour leur garantir deux repas par jour, et aux personnes menacées d’expulsion de leurs logements. La ville de trois millions d’habitants, dont le centre historique rénové attire de plus en plus de visiteurs, souffre d’un taux de chômage de 16 % et apparaît meurtrie par la crise.

C’est le cas aussi de Barcelone Ada Colau , une militante anti-expulsions, est sûre d’être la prochaine maire. Un tiers de la population du port catalan de 1,6 million d’habitants à l’architecture moderniste est au bord de l’exclusion sociale.
Une héroïne des victimes de la crise La liste d’ Ada Colau « Barcelona en comu » a obtenu onze sièges sur 41 contre dix pour celle du maire sortant Xavier Trias, un conservateur nationaliste, et cinq pour Ciudadanos (centre droit). Au moins dix élus de gauche, notamment les indépendantistes catalans d’ERC et les socialistes, vont la soutenir. Cheveux courts et ondulés, son visage rond était déjà célèbre dans le pays. Son travail à la tête de la PAH, organisation luttant contre les expulsions de familles surendettées, l’a convertie en héroïne des victimes de la crise. Mais en dénonçant les excès de banques « complices » des dirigeants politiques, elle s’est attirée une forte antipathie du Parti populaire au pouvoir en Espagne, qui l’a même qualifiée de « terroriste ». Elle veut leur consacrer ses premières mesures une fois au pouvoir : paralyser les expulsions dans la ville, convertir les appartements vides en logements sociaux, forcer les entreprises à réduire les prix de l’eau, du gaz, de l’électricité ou encore lancer un revenu minimum de 600 euros pour les familles au bord de la misère.

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